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Saint-Sépulcre

Chapitre séculier - Fiche valide

Informations générales

L'initiative de la fondation revient à un riche caennais, Guillaume Acarin, serviteur des rois Philippe Auguste et Louis VIII, greffier de l'Echiquier de Normandie, accomplissant le voeu qu'il a prononcé lors d'un pèlerinage à Jérusalem et  s'inspirant évidemment du modèle qu'il a pu connaitre alors dans cette ville. L'évêque de Bayeux Robert des Ablèges donne le décanat de cette communauté à ce fondateur, et fixe, dans un acte de 1219 publié par la Gallia Christiana, les statuts qui vont organiser l'existence des clerici qu'elle rassemble. Acarin meurt entre 1239 et 1245. Des prébendes sont progressivement constituées par des donateurs, sans doute de futurs chanoines imitant l'exemple d'Acarin ; d'après ces statuts elles pourront être conférées par les chanoines à l'occasion des trois premières vacances, mais ensuite la nomination reviendra en alternance à l'évêque de Bayeux et au titulaire du personnat de doyen. Les chanoines sont tenus à la résidence, sinon les fruits de leur prébende reviennent à la communauté. Si un laïc fonde une prébende, il a le droit de la conférer à son premier titulaire. L'archevêque de Rouen Thibaud confirme la fondation en 1223, de même Honorius III en 1226. Une dizaine de prébendes paraissent avoir été créées avant 1235, mais le mouvement continue ensuite et l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud, qui visite ce collège en 1250, 1256 et 1267, note que leur nombre n'est pas fixé ; il y rencontre seize chanoines lors de son troisisème passage ; en 1256 l'un est un handicapé mental souvent ivre, le doyen s'étant vu, en 1250, accusé d'incontinence avec une rouennaise, bien que, seul titulaire d'un personnat, il exerce la cure des âmes de tous les clercs qui fréquentent le choeur de cette église. Le cardinal Jean Le Moine détient le décanat en 1303. Une lettre d'Urbain V confiant une mission d'enquête à l'évêque de Bayeux, en 1366, explique que par autorité ordinaire un doyen, neuf chanoines et neuf prébendes ont été établis à l'origine en cette collégiale, mais que les chanoines ne pouvaient pas en vivre commodément; pour y fonder des anniversaires, des ecclésiastiques ont par la suite donné des biens, ce qui leur a permis d'être reçus en surnombre dans la communauté, la moitié des revenus qu'ils avaient assurée par ces dons servant au chapitre pour rémunérer des prêtres tenus à la résidence et au service divin, celui des anniversaires notamment. La lettre apostolique, peu explicite au sujet de l'autre moitié des revenus, mentionne qu'ils suscitaient, à la mort du fondateur, les appétits de certains auprès du chapitre ; sans doute le donateur en gardait-il la jouissance et en constituaient-ils les fruits de la prébende. Il résulte de cette organisation une faiblesse des revenus à l'époque de la lettre ; pendant sept ans les chanoines n'ont pu percevoir de distributions quotidiennes, d'autant plus que sévissaient les pestes et les guerres. Effectivement, en 1330, d'après une lettre de Jean XXII, Guillaume Portae, professeur de lois, est titulaire d'une prébende qu'il a fondée sur son propre patrimoine et plusieurs suppliques présentées à Urbain V mentionnent la valeur des gros fruits dans cette église, en général 8 livres tournois. D'après le Pouillé des environs de 1350, la décime du décanat est de 20 l. t., celle de la commune du chapitre de 250 l. t. et cette source ne relève que quatre paroisses du diocèse au patronage de cette communauté, Brouay, Crassomesnil, Epron et Soliers. En 1439, elle détient aussi celui de la paroisse de Saint-Clair près Couvains au diocèse de Bayeux. Pourtant,  sans doute parce qu'elle est la seule véritable collégiale séculière de Caen, ces canonicats sont parfois à cette époque aux mains de clercs éminents, un licencié en lois, un autre dans les deux droits, deux médecins dont celui de la reine Jeanne, et l'archidiacre de Caen Richard Le Chapelier en 1368 par exemple. Une liste datée de 1410, copiée par Dom Le Noir dans les archives de la Chambre des Comptes aujourd'hui disparues, mentionne six chanoines, dont le doyen: l'un d'eux, Jean de Percy, appartient vraisemblablement à une famille noble de la région. D'après un inventaire de 1618, la collégiale possédait sept patronages de paroisses, dont une au diocèse de Sées et une autre en celui de Lisieux, le plus souvent reçus en dons dans le courant du XIIIe siècle. A cette époque existent neuf prébendes, qui portent chacune le nom d'une localité. En 1562, l'église, primitivement établie à proximité du château ducal, est détruite par les Huguenots, mais la communauté maintient son activité liturgique dans la chapelle Sainte-Anne, à Caen, dont les chapelains de la cathédrale de Bayeux, en 1221, avec l'accord du chapitre cathédral et de l'évêque, lui avaient cédé la desserte et les revenus. Le collège ne disparaît qu'au moment de la Révolution

Frise chronologique

Localisation

Localisation administrative actuelle

  • Caen (Calvados, France)

Géographie religieuse médiévale

  • Diocèse de Bayeux (province ecclésiastique de Rouen)

Chronologie Les évènements concernant la chronologie sont en bleu dans la frise

  • Fondation en 1219 par Guillaume Acarin, bourgeois de Caen
  • Disparition en 1790

Transformations de l'établissement

Transformation de l'institution Les informations concernant les transformations sont en vert sombre dans la frise

État du chapitre

  • Chapitre séculier (communauté masculine) entre 1219 et 1790

Effectifs

Chanoines et dignitaires Les informations concernant les chanoines et dignitaires sont en rouge sombre dans la frise

  • 16 chanoines (sans les dignitaires) en 1267
  • 9 bénéficiers indéterminés en 1618

Patrons Les informations concernant les patrons sont en rouge claire dans la frise

Prébende de simple chanoine

  • Evêque de Bayeux

    L'évêque nomme les chanoines en alternance avec le doyen

  • Doyen du lieu

    Le doyen nomme les chanoines en alternance avec l''évêque de Bayeux

État actuel du site

  • Disparu

Documentation

Sources manuscrites

  • BnF, Ms Nouvelles acquisitions latines 926, fol. 9v

  • Archives départementales du Calvados, G 821-845

Sources imprimées

  • Pâris (B.), Mémoriaux de la Chambre des comptes de Normandie (XIVe-XVIIe siècle), Paris, 2009-2019, t. VII, p. 189

  • Le livre rouge de l'évêché de Bayeux, éd. E. Anquetil, Bayeux, 1908-1911, t. I, p. 273-275

  • Gallia christiana, t. 11, Paris, 1759, Instrumenta, col. 98

  • Cartulaire normand de Philippe Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe le Hardi, éd. L. Delisle, Caen, 1852, p. 54 n° 358, p. 69 n° 426

  • Journal des visites pastorales d'Eude Rigaud, éd. T. Bonnin, Rouen, 1852, p. 94, 261, 575

  • A. Longnon, Pouillés de la province de Rouen, Paris, 1903 (Recueil des Historiens de la France. Pouillés, 2), p. 99 A, 115 C, 127 B, 131 B et D, 132 C

  • Lettres communes de Jean XXII n° 49122, Ut per litteras apostolicas, Brepolis [en ligne].

  • Lettres communes d'Urbain V n° 13098, 17839, 21166, 24398, 24422, Ut per litteras apostolicas, Brepolis [en ligne]

  • Suppliques d'Urbain V n° 146, 1224, 1612, 1667, Ut per litteras apostolicas, Brepolis [en ligne]

  • Lettres communes de Grégoire XI, n° 6751, Ut per litteras apostolicas, Brepolis [en ligne]

Bibliographie

  • G. Huard, La paroisse et l'église Saint-Pierre de Caen, des origines au milieu du XVIe siècle, Caen, 1925-1929, fascicule 1, p. 64

  • M. Beziers, Mémoires pour servir à l'état historique et géographique du diocèse de Bayeux, 1894-1896, t. 1, p. 309, 354

  • J. Hermant, Histoire du diocèse de Bayeux, Caen, 1705, p. 213

  • P. Carel, "Note sur un "Inventaire des lettres et escriptures concernant le bien de l'église du Saint-Sépulchre de Caen" en 1618", Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, t. 34, 1919-1920, p. 391-393

  • J. Fournée, "Les chanoines réguliers dans l'ancien diocèse de Bayeux", dans Recueil d'études en hommage à Lucien Musset, Cahiers des Annales de Normandie, t. 23, 1990, p. 256

  • L. Musset, "Recherches sur les communautés de clercs séculiers en Normandie au XIe siècle", Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, t. 55, 1959-1960, p. 14

  • E. Anquetil, Présentations et collations de bénéfices du diocèse de Bayeux (1436-1445), Bayeux, 1904, p. 14, 40, 24-25, 28-31

Les informations en italique sont incertaines

Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh / Pascal Montaubin, le 18/10/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh / Pascal Montaubin, « Fiche de la collégiale Saint-Sépulcre de Caen », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=1055>], version du 18/10/2022, consultée le

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