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Saint-Evroult puis Saint-Guillaume Firmat

Chapitre séculier - Fiche à valider

Informations générales

La collégiale est fondée entre 1066 et 1087, peut-être précisément 1082, par Robert, comte de Mortain, frère utérin de Guillaume le Conquérant, et son épouse Mathilde, avec l'approbation de l'évêque d'Avranches Michel. Le comte fait construire l'église à proximité de son château, et il fonde aussi à Mortain un prieuré au vocable de Notre-Dame et dépendant de l'abbaye bénédictine de Marmoutier. Dédiée à saint Evroult par son fondateur, la collégiale reçoit au milieu du XIIe des reliques de saint Guillaume Firmat, un ermite mort à Mortain en 1103, canonisé en 1154, et ce vocable se juxtapose ou se substitue à celui d'Evroult. C'est sous ce second patronage spirituel qu'elle apparaît par exemple en 1250 lorsque l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud la visite, puis dans un Pouilllé daté de 1332. Dans les lettres apostoliques ou les suppliques au pape du XIVe siècle, elle porte souvent le vocable de saint Guillaume, parfois uni à celui de saint Evroult, mais aussi le seul nom de saint Firmat. Les dons faits par le comte Robert pour assurer la vie de la communauté, composée par lui de onze prébendes canoniales, deux dignités, à savoir le doyen et le chantre, et deux offices, le matricularius et le magister scolae, sont considérables, variés et dispersés : acres de terre, tonlieux, foires, moulins, dîmes, paroisses. En tout, si l'on suit l'historien Lecanu, la collégiale aurait eu des liens avec vingt-quatre paroisses, patronages mais aussi parts de dimes dans des paroissses du diocèse de Coutances comme celle d'Equilly. Prébendes, dignités et offices ont chacun leurs propres revenus, mais la communauté a aussi ses biens distincts de ceux de ses membres, par exemple le patronage de la cure de Notre-Dame de Tinchebray au diocèse de Bayeux : il s'agit notamment de lui assurer un trésor liturgique. Le comte de Mortain choisit les chanoines qui, selon ce qu'écrit Toustain de Billy à la fin du XVIIe siècle, ne prennent pas de lettres de collation auprès de l'évêque. Que les papes du XIVe siècle ne délivrent pas de provision pour les canonicats de cette église confirme ce patronage laïc. Sous le comte Etienne de Blois et l'évêque d'Avranches Turgis (1094-1134), il est décidé que le revenu de chaque prébende reviendra à la communauté pendant un an après le décès de son titulaire. Le comte a donné un large monopole scolaire au maître-école, il a accordé aussi au chapitre la justice de ses propres membres et celle de ses hommes, qu'il libère de la servitude, à l'exception de la justice du sang. Lorsque le comte réside à Mortain, les dignitaires et les officiers participent à sa mense comme ses propres chapelains, de même tous les chanoines lorsqu'ils se trouvent avec lui. L'évêque l'a exempt de droit synodal et de toute coutume épiscopale ; deux chanoines doivent cependant se rendre au synode, le chapitre peut être soumis par l'évêque à un interdit et les sources de la fin du Moyen Age montrent qu'il paye des procurations pour les visites, en des sommes d'ailleurs élevées, un peu supérieures à la moitié de celles du chapitre cathédral d'Avranches et égales à celles de l'abbaye du Mont-Saint-Michel d'après un compte de 1371-1372. D'autres donateurs ajoutent des revenus pour créer des prébendes dont ils pourvoient sans doute au moins les premiers titulaires. D'après une copie dans un cartulaire de Marmoutier, en 1137, à la cour du roi Etienne à Rouen, en présence de l'évêque d'Avranches Richard, un accord est passé entre les chanoines et les moines de Notre-Dame : l'église paroissiale appartient à Saint-Evroult, les droits funéraires de chaque communauté sont définis, la dîme d'un four nouvellement construit se trouve partagée par moitié, l'une des prébendes de la collégiale appartiendra aux moines, qu'un vicaire remplacera pour la desserte du choeur. Lors de sa visite de 1250, Eudes Rigaud rencontre seize chanoines dont seuls quatre résident ; l'un vit avec sa fille âgée de quinze ans ou environ. Les lettres pontificales de l'époque d'Avignon montrent que ces prébendes appartiennent parfois à d'éminents personnages, comme le jeune Jean, fils du comte de Forez, un docteur en lois, un secrétaire de Philippe d'Evreux, roi de Navarre. La collégiale perdure jusqu'à la Révolution, desservant une église aujourd'hui toujours en place, très largement construite ou reconstruite au XIIIe siècle

Frise chronologique

Réseaux

Localisation

Localisation administrative actuelle

  • Mortain (Manche, France)

Paroisse ancienne

  • Mortain

Géographie religieuse médiévale

  • Diocèse d'Avranches (province ecclésiastique de Rouen)

Chronologie Les évènements concernant la chronologie sont en bleu dans la frise

  • Fondation vers 1082 par Robert, comte de Mortain, seigneur du lieu
  • Disparition en 1790

Transformations de l'établissement

Transformation de l'institution Les informations concernant les transformations sont en vert sombre dans la frise

État du chapitre

  • Chapitre séculier (communauté masculine) entre circa 1082 et 1790

Relations Les évènements concernant la chronologie sont en bleu sarcelle dans la frise

Saint-Evroult puis Saint-Guillaume Firmat est en relation avec :

  • École : École interne Saint-Evroult (école interne - Mortain, France) entre 1082 et 1790

Effectifs

Chanoines et dignitaires Les informations concernant les chanoines et dignitaires sont en rouge sombre dans la frise

  • 11 chanoines (sans les dignitaires) à partir de circa 1082
  • 1 doyen à partir de circa 1082
  • 1 chantre à partir de circa 1082
  • 1 écolâtre à partir de circa 1082
  • 16 membres en 1250

Patron Les informations concernant les patrons sont en rouge claire dans la frise

Bénéfice indéterminé

  • Comte de Mortain

État actuel du site

  • En élévation totale

Documentation

Sources manuscrites

  • Bibliothèque nationale de France, Latin 5441 (2) p. 409, Cartulaire de Marmoutier

  • Archives départementales de la Manche, 3 G

Sources imprimées

  • "Regesta Regum Anglo-Normannorum". The Acta of William I (1066-1087), éd. D. Bates, Oxford, 1998, n° 215, p. 676 et sq., n° 256 p. 696

     

  • Journal des visites pastorales d'Eude Rigaud archevêque de Rouen, éd. T. Bonnin, Rouen, 1852, p. 83

  • A. Longnon, Pouillés de la province de Rouen, Paris, 1903 (Recueil des Historiens de la France. Pouillés, 2), p. 106 D, 141 A, 146 A, 156 G, 157 C, 159 B et D, 162 B, 172 B, 173 A et C, 175 B et D, 176 B, 177 E, 278 G, 326 B, 327 G, 328 B et C, 332 F, 350 B, 366 E, 370 F, 375 C et D

  • Lettres communes de Clément V, Ut per litteras apostolicas, Brepolis, n° 1311, 6783 [en ligne]

  • Lettres communes de Jean XXII, Ut per litteras apostolicas, Brepolis, n° 15516, 16968, 24263, 29026, 56752, 56901, 61170, 62070 [en ligne]

  • Suppliques d'Urbain V, Ut per litteras apostolicas, Brepolis, n° 131, 421, 736, 927 [en ligne]

  • Lettres communes d'Urbain V, Ut per litteras apostolicas, Brepolis, n° 7381 [en ligne]

  • Lettres communes de Grégoire XI, Ut per litteras apostolicas, Brepolis, n° 13821, 16402, 19480, 27822 [en ligne]

Bibliographie

  • J. Boussard, "Le comté de Mortain au XIe siècle", Le Moyen Age, t. 58, 1952, p. 253-279

  • G. Combalbert, "Sauf le droit épiscopal". Evêques, paroisses et société dans la province ecclésiastique de Rouen (XIe-milieu du XIIIe siècle), Caen et Rouen, 2021, p. 41, 52, 57, 63, 71, 88, 96, 99, 100, 311, 468

  • L. Musset, "Recherches sur les communautés de clercs séculiers en Normandie au XIe siècle", Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, t. 55, 1959-1960, p 7, 11, 19, 25, 26, 31

  • A.-F. Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches, Coutances-Paris-Rouen, 1877-1878, t. 1, p. 204-207

  • R. Toustain de Billy, Mortain, Mortain, 1879, p. 28-32

  • Gallia Christiana, t. XI, Paris, 1759, col. 508-511

Les informations en italique sont incertaines

Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh / Pascal Montaubin, le 9/12/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh / Pascal Montaubin, « Fiche de la collégiale Saint-Evroult puis Saint-Guillaume Firmat de Mortain », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=1053>], version du 9/12/2022, consultée le

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